
La BCE baisse la garde face à la tempête économique
Face au ralentissement de la zone euro, la BCE relance son soutien à l’économie
Dans un contexte de ralentissement global, la Banque centrale européenne a choisi d’abaisser ses taux directeurs d’un quart de point. Une décision attendue, mais loin d’être anodine. La pression est montée crescendo ces dernières semaines.
Entre tensions commerciales persistantes, croissance en berne, et inflation sous contrôle, la BCE a fini par trancher : elle baisse ses trois taux directeurs de 25 points de base. À compter du 23 avril, le taux de dépôt passera à 2,25 %, le taux de refinancement à 2,50 % et le taux de prêt marginal à 2,65 %.
Un revirement assumé
- En mars encore, la banque centrale semblait vouloir temporiser. Mais l'environnement macroéconomique s'est rapidement dégradé, poussant Francfort à reprendre son cycle d’assouplissement monétaire.
- Comme anticipé par le consensus des analystes, la BCE se devait d'agir et ne pouvait se permettre d'attendre. L’impact des politiques protectionnistes américaines, notamment, dépasse les estimations les plus pessimistes qui tablaient sur un coût de 0,3 à 0,5 point de croissance.
Le spectre du ralentissement
- Les perspectives de croissance pour la zone euro sont revues à la baisse. L’effet combiné de la baisse de la demande mondiale, du durcissement des conditions de financement aux États-Unis et des perturbations commerciales mine la confiance des entreprises et des consommateurs européens.
- Selon les calculs de plusieurs instituts, la croissance pourrait être amputée de 0,8 à 1 point si la guerre commerciale se durcit encore. L’hypothèse d’une récession n’est plus totalement exclue dans les cercles de la BCE.
Un cadre inflationniste favorable
- Côté inflation, les voyants sont au vert. En mars, les prix à la consommation n’ont progressé que de 2,2 % sur un an, à peine au-dessus de la cible des 2 % de la BCE.
- Les hausses de salaires restent modérées et l’euro s’est apprécié de 5,3% face au dollar depuis le 1er avril, limitant l’impact du coût des importations, notamment énergétiques (le pétrole coûte 16.6% moins cher pour les européens).
- Ce contexte donne à la BCE une certaine marge de manœuvre pour intervenir sans risquer de relancer une spirale inflationniste.
Et maintenant ?
- Les marchés n’ont pas tardé à ajuster leurs anticipations. Une nouvelle baisse d'un quart de point dès le mois de juin est désormais largement intégrée. Certains analystes n'excluent pas un retour du taux de dépôt à 1,5 % d’ici la fin de l’année si les vents contraires persistent.
- Reste à voir ce que dira Christine Lagarde lors de sa prochaine intervention. La présidente de la BCE devrait maintenir un ton prudent, en attendant les prochaines projections économiques internes attendues début juin.
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